Les provinces de l'Atlantique ont lancé un certain nombre d'initiatives pour aider les jeunes à acquérir des aptitudes scolaires, pour mettre l'accent sur la pertinence de leur apprentissage, pour les mettre en relation avec le marché du travail et pour perfectionner les compétences essentielles à l'employabilité et les qualités personnelles dont les employeurs ont besoin.

Les conséquences économiques de la baisse du niveau d'instruction, de l'émigration, du chômage et du sous-emploi chez les jeunes ainsi que des transitions tardives vers une vie adulte productive sont colossales.

Jarvis (2013) a projeté les économies potentielles si l'éducation sur le choix de carrière pouvait faire une différence de 1 % dans les services de santé, les services sociaux, la protection et les services correctionnels.

  • Santé: Jarvis affirme que toute personne au chômage ou sous-employée subit un niveau de stress accru en plus d’être prédisposée à des comportements malsains sous la forme, par exemple, d’abus d’alcool ou d’autres drogues et de violence physique. Savickas (2002) a établi un lien entre l'emploi et la santé mentale. L'enquête Ipsos-Reid de 2002 a révélé qu'un adulte sur six avait été tellement stressé qu'il avait pensé au suicide. Les principales causes citées sont le travail (43 %) et les finances (39 %). Si une meilleure planification de carrière pouvait réduire les dépenses de santé de seulement 1 %, les économies annuelles seraient de 1,2 milliard de dollars.
  • Aide sociale: Un nombre moindre de personnes auraient besoin de prestations d’aide sociale si un plus grand nombre d’entre elles disposaient des compétences nécessaires pour trouver et conserver un emploi approprié.
  • Services correctionnels: Une hausse de 1 % du nombre de détenus acquérant des compétences en gestion/planification de carrière permettrait d'économiser 510 millions de dollars par an.
  • Recettes fiscales: Si le nombre de Canadiens payant des impôts (plutôt que de profiter des programmes d’aide) augmentait de seulement 1 %, les économies annuelles s'élèveraient à 5,8 milliards de dollars. Une hausse de 5 % du niveau d’emploi se traduirait par une augmentation annuelle des recettes de 29 milliards de dollars, pour tous les ordres de gouvernement.

Jarvis (2013) conclut ce qui suit :

Une augmentation de 1 % des recettes gouvernementales et de la productivité combinée à une réduction de 1 % des coûts sociaux représente un avantage de plus de 20 milliards de dollars pour les particuliers, les organisations et les communautés du Canada.

Des analyses similaires ont été réalisées au Royaume-Uni (Hughes, 2004) et aux États-Unis (Belfield, Levin et Rosen, 2012). Hughes (2004) a conclu ce qui suit :

  • La mise en place de possibilités pertinentes pour la carrière aura pour effet :
    • D’aider un plus grand nombre de jeunes et d’adultes à devenir des citoyens satisfaits, comblés, autonomes, prospères et ayant un apport positif;
    • De permettre aux enseignants et aux formateurs de compter sur des étudiants plus motivés et engagés;
    • D’offrir aux entreprises, qui ont de plus en plus de difficulté à trouver les talents dont elles ont besoin pour réussir, des travailleurs plus qualifiés et motivés;
    • De réaliser d’importantes économies annuelles s’agissant d’appuyer les personnes qui ont de la difficulté à trouver et à conserver un rôle approprié, au plan professionnel;
    • De rehausser le niveau de compétitivité international et améliorer le niveau de vie des communautés de l’ensemble du pays.
  • L'investissement dans les services de perfectionnement, d'exploration et de gestion de carrière peut apporter des avantages et des économies considérables pour les collectivités locales et l'économie nationale.

Pour ces raisons, de nombreuses administrations se penchent sur le rôle possible de l'éducation au choix de carrière pour favoriser une meilleure transition de carrière chez les jeunes. Le Conseil Atlantique des Ministres de l'Éducation et de la Formation (CAMEF) en fait partie.